Iréna aime regarder leurs photos. Plus d'une fois elle a pris le large et hanté leur maison et leurs champs. Plus d'une fois elle s'est jointe à eux sur la route de la synagogue, et sur le chemin du retour. Ce que sa mère lui a dit est vivant et provoque en elle des visions et des hallucinations. Lorsqu'elle est seule à la maison, elle n'éprouve aucune solitude. Iréna sait ce qui leur est arrivé pendant la guerre, mais le sentiment qu'ils continuent à vivre est plus fort que leur mort. Une fois, sa mère lui a dit, en parlant au nom de son père, que la mort était une illusion, et qu'il fallait l'ignorer. Cette phrase est gravée en elle.
23 novembre 2014
03 septembre 2014
Benny Barbash, My First Sony
... elle essayait d'être précise, et, si cela lui avait été possible, elle aurait posé son récit sous forme d'équations mathématiques afin que la réalité d'alors ne soit pas édulcorée par des larmes, des reniflements, des soupirs ou des adjectifs banals qui auraient pu convenir à d'autres horreurs, il est interdit d'observer le passé à travers un filtre, interdit de le comparer à quoi que ce soit d'autre, interdit de l’utiliser afin de justifier ou de dénoncer des choses que l'on nous a fait ou que nous faisons à d'autres, interdit d'employer de grands mots, les grands mots, comme elle l'expliqua Papa, sont comme des caisses de résonance, ils font beaucoup de bruit mais sont tout vides à l'intérieur, l'important c'est d'être précis, tu comprends ce que je te dis ?
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