23 juillet 2006

Confucius, Entretiens, XI, 15

Le Maître dit : « Pourquoi la cithare de Lou est-elle chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, conçurent du mépris pour Tzeu-Lou. Le Maître leur dit : « Lou est déjà monté à la salle ; mais il n'a pas encore pénétré dans la chambre. »
Tzeu-Lou était d'un caractère raide et impétueux. Les sons de sa cithare imitaient les cris que poussent les habitants des contrées septentrionales au milieu des combats et des massacres. Le Maître l'en reprit, en disant : « Dans mon école, le milieu juste et l'harmonie forment la base de l'enseignement. La cithare de Lou manque tout à fait d'harmonie. Pourquoi se fait-elle entendre chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, ne témoignèrent plus aucune estime à Tzeu-Lou.
Le Maître, pour les tirer d'erreur, leur dit : « Tzeu-Lou, dans l'étude, a déjà atteint une région pure, spacieuse, élevée, lumineuse ; seulement, il n'a pas encore pénétré profondément dans les endroits les plus retirés et les plus secrets. Parce qu'il lui manque encore une chose, on ne doit pas le mépriser. »

Aucun commentaire: