21 août 2007

Stendhal, Promenades dans Rome, divers

25 janvier 1828 : "Croire sur parole est souvent commode en politique ou en morale, mais dans les arts, c'est grand chemin de l'ennui."

18 avril 1828 : "Quelque esprit qu'aient ces messieurs [les Anglais], ils ne peuvent concevoir que l'on agisse ailleurs autrement qu'en Angleterre. Suivant eux, cette petite île a été créée pour servir de modèle à l'univers."

30 avril 1828 : "Ce matin, nous avons revu la villa Ludovisi ; nous sommes plus charmés que jamais des fresques du Guerchin ; c'est une passion subite et qui, chez une de nos amies, va jusqu'à l'exaltation. C'est un peu ce qu'en amour on appelle le coup de foudre. Un instant vous révèle ce dont votre coeur avait besoin depuis longtemps sans se l'être avoué à lui-même."

1er juin 1828 : "Pour agir sur les hommes, il faut leur ressembler davantage ; il faut être plus coquin. Peut-être faut-il être au moins aussi coquin que Napoléon."

1er juin 1828 : "On frémit quand on songe à ce qu'il faut de recherches pour arriver à la vérité sur le détail le plus futile."

14 juin 1828 : "La civilisation étiole les âmes. Ce qui frappe surtout, lorsqu'on revient de Rome à Paris, c'est l'extrême politesse et les yeux éteints de toutes les personnes qu'on rencontre."

19 juin 1828 : "Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Qui le sait ? Dans le doute, il n'y a de réel que le plaisir tendre et sublime que donnent la musique de Mozart et les tableaux du Corrège."

20 octobre 1828 : "Le concile de Trente a créé la religion telle que nous la voyons aujourd'hui. Les papes commencèrent à redouter les scandales causés par les cardinaux, et n'appelèrent en général au Sacré Collège que des imbéciles de haute naissance. Tout est changé pour le mieux maintenant."