21 mars 2009

Nietzsche, Humain, trop humain, VIII, §481

On peut finalement se poser la question : en vaut-elle la peine, cette superbe floraison d'ensemble [ - qui assure à un peuple une grande politique et une voix prépondérante parmi les Etats les plus puissants - ] (qui, à vrai dire, ne se manifeste que dans la peur inspirée aux autres Etats par le nouveau colosse et dans une clause arrachée aux pays étrangers pour favoriser la prospérité du commerce et des échanges nationaux), s'il faut, à cette fleur grossière et bariolée de la nation, sacrifier toutes les plantes et toutes les pousses les plus nobles, plus délicates, plus spirituelles, dont le terroir était jusqu'alors si riche ?