Le Tout, donc, n'est fini en aucune direction.
Sinon, il devrait avoir une extrémité.
Or, une extrémité, nulle chose n'en possède
s'il n'est rien au-delà pour la délimiter
en montrant où notre vue cesse de la suivre.
Comme il faut admettre que hors de l'ensemble il n'est rien,
le Tout est sans extrémité, donc sans fin ni mesure.
Peu importe la position qu'on y occupe,
de tous côtés, à partir de chaque poste,
on laisse toujours l'univers infini.
Mais supposons l'univers comme un espace fini :
si quelqu'un courait jusqu'à ses rives extrêmes
pour lancer un javelot, veux-tu que, brandi avec force,
le trait s'envole au loin et qu'il atteigne son but,
ou penses-tu qu'un obstacle puisse l'arrêter ?
Oui, c'est l'un ou l'autre, il te faut choisir,
nulle échappatoire ni d'un côté ni de l'autre :
l'univers, tu dois l'admettre, s'ouvre à l'infini.
Soit qu'un obstacle, en effet, empêche le trait
d'arriver à son but et d'y fixer son terme,
soit qu'il vole en dehors, il n'est point parti de la fin.
Fixe n'importe où les confins de l'univers,
partout je te poursuivrai avec cette question :
eh bien, qu'en est-il de la flèche ?
Nulle part ne pourra s'établir une fin.
L'espace toujours fuyant toujours s'ouvre à la fuite.
[...]
Du reste, la nature interdit la mesure
à la somme des choses en forçant la matière
à se limiter par le vide, le vide par la matière.
Ainsi l'une et l'autre alternant font le Tout infini.
Et même un seul, sans la limite de l'autre,
par sa simple nature s'étendrait sans mesure.
Sinon, il devrait avoir une extrémité.
Or, une extrémité, nulle chose n'en possède
s'il n'est rien au-delà pour la délimiter
en montrant où notre vue cesse de la suivre.
Comme il faut admettre que hors de l'ensemble il n'est rien,
le Tout est sans extrémité, donc sans fin ni mesure.
Peu importe la position qu'on y occupe,
de tous côtés, à partir de chaque poste,
on laisse toujours l'univers infini.
Mais supposons l'univers comme un espace fini :
si quelqu'un courait jusqu'à ses rives extrêmes
pour lancer un javelot, veux-tu que, brandi avec force,
le trait s'envole au loin et qu'il atteigne son but,
ou penses-tu qu'un obstacle puisse l'arrêter ?
Oui, c'est l'un ou l'autre, il te faut choisir,
nulle échappatoire ni d'un côté ni de l'autre :
l'univers, tu dois l'admettre, s'ouvre à l'infini.
Soit qu'un obstacle, en effet, empêche le trait
d'arriver à son but et d'y fixer son terme,
soit qu'il vole en dehors, il n'est point parti de la fin.
Fixe n'importe où les confins de l'univers,
partout je te poursuivrai avec cette question :
eh bien, qu'en est-il de la flèche ?
Nulle part ne pourra s'établir une fin.
L'espace toujours fuyant toujours s'ouvre à la fuite.
[...]
Du reste, la nature interdit la mesure
à la somme des choses en forçant la matière
à se limiter par le vide, le vide par la matière.
Ainsi l'une et l'autre alternant font le Tout infini.
Et même un seul, sans la limite de l'autre,
par sa simple nature s'étendrait sans mesure.