25 novembre 2007

Kipling, The Jungle Books, Book II, The Spring Running

  "I taught thee the Law. It is for me to speak", [Baloo] said, "and though I cannot now see the rocks before me, I see far. Little frog, take thine own trail ; make thy lair with thine own blood and pack and people ; but when there is need of foot or tooth or eye or a word carried swiftly by night, remember, master of the jungle, the jungle is thine at call."
  "The Middle Jungle is thine also," said Kaa. "I speak for no small people."
  "Hai mai, my brothers," cried Mowgli, throwing up his arms with a sob. "I know not what I know, I would not go, but I am drawn by both feet. How shall I leave theses nights ?"
  "Nay, look up, Little Brother," Baloo repeated. "There is no shame in this hunting. When the honey is eaten we leave the empty hive."
  "Having cast the skin," said Kaa, "we may not creep into it afresh. It is the Law."
  "Listen, dearest of all to me," said Baloo. "There is neither word nor will here to hold thee back. Look up ! Who may question the master of the jungle ? I saw thee playing among the white pebbles yonder when thou wast a little frog ; and Bagheera, that bought thee for the price of a young bull newly killed, saw thee also. Of that looking-over we two only remain, for Raksha, thy lair-mother, is dead with thy lair-father ; the old wolf pack is long since dead ; thou knowest whither Shere Khan went, and Akela died among the dholes, where but for the wisdom and strength the second Seeonee Pack would also have died. There remain nothing but old bones. It is no longer the man-cub that asks leave of his pack, but the master of the jungle that changes his trail. Who shall question man in his ways ?"

03 novembre 2007

Pascal, Pensées, 667 (Le Guern)

On se forme l'esprit et le sentiment par les conversations, on se gâte l'esprit et le sentiment par les conversations. Ainsi les bonnes ou les mauvaises le forment ou le gâtent. Il importe donc du tout de les savoir choisir pour se le former et ne le point gâter. Et on ne peut faire ce choix si on ne l'a déjà formé et point gâté. Ainsi cela fait un cercle, donct ont bienhereux ceux qui sortent.

10 septembre 2007

Pascal, Pensées, 562 (Le Guern)

Il faut de l'agréable et du réel, mais il faut que cet agréable soit lui-même pris du vrai.

21 août 2007

Stendhal, Promenades dans Rome, divers

25 janvier 1828 : "Croire sur parole est souvent commode en politique ou en morale, mais dans les arts, c'est grand chemin de l'ennui."

18 avril 1828 : "Quelque esprit qu'aient ces messieurs [les Anglais], ils ne peuvent concevoir que l'on agisse ailleurs autrement qu'en Angleterre. Suivant eux, cette petite île a été créée pour servir de modèle à l'univers."

30 avril 1828 : "Ce matin, nous avons revu la villa Ludovisi ; nous sommes plus charmés que jamais des fresques du Guerchin ; c'est une passion subite et qui, chez une de nos amies, va jusqu'à l'exaltation. C'est un peu ce qu'en amour on appelle le coup de foudre. Un instant vous révèle ce dont votre coeur avait besoin depuis longtemps sans se l'être avoué à lui-même."

1er juin 1828 : "Pour agir sur les hommes, il faut leur ressembler davantage ; il faut être plus coquin. Peut-être faut-il être au moins aussi coquin que Napoléon."

1er juin 1828 : "On frémit quand on songe à ce qu'il faut de recherches pour arriver à la vérité sur le détail le plus futile."

14 juin 1828 : "La civilisation étiole les âmes. Ce qui frappe surtout, lorsqu'on revient de Rome à Paris, c'est l'extrême politesse et les yeux éteints de toutes les personnes qu'on rencontre."

19 juin 1828 : "Que sommes-nous ? Où allons-nous ? Qui le sait ? Dans le doute, il n'y a de réel que le plaisir tendre et sublime que donnent la musique de Mozart et les tableaux du Corrège."

20 octobre 1828 : "Le concile de Trente a créé la religion telle que nous la voyons aujourd'hui. Les papes commencèrent à redouter les scandales causés par les cardinaux, et n'appelèrent en général au Sacré Collège que des imbéciles de haute naissance. Tout est changé pour le mieux maintenant."

17 août 2007

16 août 2007

Stendhal, Promenades dans Rome, 24 nov. 1827, art. VII

J'invite à se méfier de tout le monde et même de moi. L'essentiel est de n'admirer que ce qui a fait réellement plaisir, et de croire toujours que le voisin qui admire est payé pour vous tromper.

14 août 2007

Stendhal, Promenades dans Rome, 12 sept. 1827

Il faut que l'orgueil daigne se donner la peine d'être attentif : on ne peut pas faire avaler le plaisir comme une pilule.

30 juillet 2007

Bachelard, Psychanalyse du feu, II

La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L'homme est une création du désir, non pas une création du besoin.

18 juillet 2007

Malraux, La condition humaine

Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi et non ce que j'ai fait ou ferai, qui m'aimeront tant que je m'aimerai moi-même, jusqu'au suicide compris.

15 juillet 2007

Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, III, 1

Dès que le sujet cherche à s'affirmer, l'Autre qui le limite et le nie lui est cependant nécessaire : il ne s'atteint qu'à travers cette réalité qu'il n'est pas. C'est pourquoi la vie de l'homme n'est jamais plénitude et repos, elle est manque et mouvement, elle est lutte. En face de soi, l'homme rencontre la Nature ; il a prise sur elle, il tente de se l'approprier. Mais elle ne saurait le combler. Ou bien elle ne se réalise que comme une opposition purement abstraite, elle est obstacle et demeure étrangère ; ou bien elle subit passivement le désir de l'homme et se laisse assimiler par lui ; il ne la possède qu'en la consommant, c'est-à-dire en la détruisant. Dans ces deux cas, il demeure seul ; il est seul quand il touche une pierre, seul quand il digère un fruit. Il n'y a présence de l'autre que si l'autre est lui-même présent à soi : c'est-à-dire que la véritable altérité est celle d'ne conscience séparée de la mienne et identique à elle.

01 juillet 2007

לך לך, בראשית יב

ָוַיֹאמֶר יהוה אֶל־אַבְרָם לֶךְ־לֶךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ אֶל־הָאָרֶץ אֲשֶׁר אַרְאֶך

28 juin 2007

Platon, Les Lois, 803b

Les affaires humaines ne sont sans doute pas dignes de beaucoup de sérieux, et pourtant il faut les prendre au sérieux.

24 juin 2007

Proust, Albertine disparue, I

Plus le désir avance, plus la possession véritable s'éloigne. De sorte que si le bonheur ou du moins l'absence de souffrances peut être trouvé, ce n'est pas la satisfaction mais la réduction progressive, l'extinction finale du désir qu'il faut chercher. On cherche à voir ce qu'on aime, on devrait chercher à ne pas le voir, l'oubli seul finit par amener l'extinction du désir.

Proust, Albertine disparue, I

Ce qu'on aime est trop dans le passé, consiste trop dans le temps perdu ensemble pour qu'on ait besoin de toute la femme ; on veut seulement être sûr que c'est elle, ne pas se tromper sur l'identité, autrement importante que la beauté pour ceux qui aiment[...]

20 juin 2007

D.T. Suzuki, Essais sur le bouddhisme zen, 1ère série, VIII

D'un point de vue transcendant, nous sommes tous, tels que nous sommes, des Bouddhas, quand bien même nous serions ignorants et pécheurs ; mais quand nous descendons dans cette vie pratique, l'idéalisme pur doit céder le pas à une forme d'activité plus particulière et plus palpable.

06 juin 2007

Marquis de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, I, 6ème journée

On a raison de le dire, il n'y a pas de défaut qui ne trouve un sectateur, et cette belle fille, en raison même de celui-ci, en avait un des plus ardents. C'était un sage et sérieux docteur de Sorbonne qui, las de prouver en pure perte l'existence de Dieu dans l'école, venait quelquefois se prouver au bordel de celle de la créature.

05 juin 2007

Marquis de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, I, 2ème journée

Notre aversion [pour notre mère] était au dernier degré, et comme elle n'y donnait aucun lieu, il est plus que vraisemblable que ce sentiment dans nous n'était que l'ouvrage de la nature. - Et qui en doute ? dit le duc. Il arrive tous les jours qu'elle nous inspire l'inclination la plus violente pour ce que les hommes appellent crime, et vous l'eussiez empoisonnée vingt fois que cette action dans vous n'eût jamais été que le résultat de ce penchant qu'elle vous aurait inspiré pour ce crime, penchant qu'elle vous dénotait en vous douant d'une si forte antipathie. Il est fou d'imaginer qu'on doive rien à sa mère. Et sur quoi donc serait fondée la reconnaissance ? Sur ce qu'elle a déchargé quand on la foutait ? Assurément, il y a de quoi ! Pour moi, je n'y vois que des motifs de haine et de mépris. Nous donne-t-elle le bonheur en nous donnant le jour ?... Il s'en faut ; elle nous jette dans un monde rempli d'écueils, et c'est à nous à nous ent tirer comme nous pourrons.

02 juin 2007

Wittgenstein, Recherches Philosophiques, §124

La philosophie ne doit en aucune manière porter atteinte à l'usage effectif du langage, elle ne peut donc, en fin de compte, que le décrire.
Car elle peut pas non plus le fonder.
Elle laisse toutes choses en l'état.

30 mai 2007

Montaigne, Les Essais, III, 9

Nous empêchons nos pensées du général et des causes et conduites universelles, qui se conduisent très bien sans nous, et laissons en arrière notre fait et Michel, qui nous touche encore de plus près que l'homme. Or j'arrête bien chez moi le plus ordinairement, mais je voudrais m'y plaire plus qu'ailleurs.

Montaigne, Les Essais, III, 9

Je ne suis pas philosophe ; les maux me foulent selon qu'ils pèsent ; et pèsent selon la forme comme selon la matière, et souvent plus. J'en ai plus de connaissance que le vulgaire, si j'ai plus de patience. Enfin, s'ils ne me blessent, ils m'offensent. C'est chose tendre que la vie et aisée à troubler.

17 mai 2007

Wittgenstein, Recherches philosophiques, §203

Le langage est un labyrinthe de chemins. Tu arrives à tel endroit par un certain côté, et tu t'y reconnais ; tu arrives au même endroit par un autre côté, et tu ne t'y reconnais plus.

02 mai 2007

Marquis de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, I, 2ème journée

Il ne faut pas s'attacher souviens-t'en. Aujourd'hui l'un, demain l'autre, il faut être putain, mon enfant, putain dans l'âme et dans le coeur.

19 avril 2007

F. Rosenzweig, L'Etoile de la rédemption, I, 2

Toute chose nouvelle est une négation renouvelée du néant, quelque chose qui n'a jamais été, un commencement pour soi, quelque chose d'inouï, du "nouveau sous le soleil". Infinie est ici la force de la négation du néant, mais fini chaque effet singulier de cette force, infinie la profusion, finie la figure. Sans raison et sans direction, les divers phénomènes émergent de la nuit ; il n'est pas écrit sur leur front d'où ils viennent, où ils vont ; ils sont. En étant, ils sont singuliers, chacun pour sa part contre tous les autres, chacun pour sa part séparé de tous les autres, "particulier", un "non-autre".

16 avril 2007

Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, V

Laissées à elles-mêmes, les affaires humaines ne peuvent qu’obéir à la loi de la mortalité, la loi la plus sûre, la seule loi certaine d’une vie passée entre naissance et mort. C’est la faculté d’agir qui interfère avec cette loi parce qu’elle interrompt l’automatisme inexorable de la vie quotidienne, laquelle, nous l’avons vu, a déjà interrompu et troublé le processus de la vie biologique. La vie de l’homme se précipitant vers la mort entraînerait inévitablement à la ruine, à la destruction, tout ce qui est humain, n’était la faculté d’interrompre ce cours et de commencer du neuf, faculté qui est inhérente à l’action comme pour rappeler constamment que les hommes, bien qu’ils doivent mourir, ne sont pas nés pour mourir, mais pour innover.

12 avril 2007

Nietzsche, Le gai savoir, V, §374

L'intellect humain ne peut éviter de se voir lui-même sous ses formes perspectivistes et seulement en elles. Nous ne pouvons contourner notre angle du regard : c'est une curiosité désespérée que de vouloir savoir quelles autres espèces d'intellect et de perspective il pourrait y avoir [...] Mais je pense que du moins nous sommes loin, aujourd'hui, de la présomption ridicule consistant à décréter depuis notre angle que l'on ne peut légitimement avoir de perspective qu'à partir de cet angle-là. Le monde nous est bien plutôt devenu, une fois encore, "infini" : dans la mesure où nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu'il renferme en lui des interprétations infinies. Le grand frisson nous saisit une nouvelle fois - mais qui aurait donc envie de recommencer d'emblée à diviniser ce monstre de monde inconnu à la manière ancienne ?

(traduction P. Wotling)

07 avril 2007

Selma Langerlöf, Le violon du fou, 4

Il soupirait fortement, car c'était une tare lourde et contraignante dans la vie que d'avoir comme lui peur de tous les animaux à quatre pattes. A vrai dire, il n'avait peur que des chèvres, et il n'aurait eu peur ni des chevaux ni des chiens ni des chats si seulement il avait pu être sûr qu'ils n'étaient pas quelque espèce de chèvres transformées. Et, de cela, il n'en était jamais certain. De sorte que, finalement, il vivait dans la déraison d'avoir peur de tous les quadrupèdes.
Il ne lui servait à rien de se souvenir de la force qui était la sienne, pas plus que de savoir que ces petits chevaux de paysans étaient en général inoffensifs. Quiconque a laissé entrer la crainte en son âme ne peut plus raisonner ainsi. La crainte est chose difficile, et pesante pour celui en qui elle a élu domicile.

04 mars 2007

Nietzsche, Le gai savoir, III, §224

Critique des animaux. - Je crains que les animaux ne considèrent l'homme comme un de leurs semblables qui a perdu le bon sens animal de manière extrêmement dangereuse, comme l'animal délirant, comme l'animal rieur, comme l'animal pleurnichard, comme l'animal malheureux.

(traduction P. Wotling)

03 mars 2007

Proust, La Prisonnière (, deuxième journée)

C'est le matin où il sort pour un duel qui va se dérouler dans des conditions particulièrement dangereuses ; alors lui apparaît tout d'un coup au moment où elle va peut-être lui être enlevée le prix d'une vie de laquelle il aurait pu profiter pour commencer une oeuvre ou seulement goûter des plaisirs, et dont il n'a su jouir en rien. "Si je pouvais ne pas être tué, se dit-il, comme je me mettrais au travail à la minute même, et aussi comme je m'amuserais." La vie a pris en effet soudain à ses yeux une valeur plus grande parce qu'il met dans la vie tout ce qu'il semble qu'elle peut donner, et non pas le peu qu'il lui fait donner habituellement. Il la voit selon son désir, non telle que son expérience lui a appris qu'il savait la rendre, c'est-à-dire si médiocre. Elle s'est à l'instant remplie des labeurs, des voyages, des courses de montagne, de toutes les belles choses qu'il se dit que la funeste issue de ce duel pourra rendre impossibles, sans songer qu'elles l'étaient déjà avant qu'il fût question de duel, à cause des mauvaises habitudes qui même sans duel auraient continué. Il revient chez lui sans avoir été même blessé. Mais il retrouve les mêmes obstacles aux plaisirs, aux excursions, aux voyages, à tout ce dont il avait craint un instant d'être à jamais dépouillé par la mort : il suffit pour cela de la vie.

23 février 2007

Marat, Les chaînes de l'esclavage, édition de l'An 1, discours aux électeurs de la Grande-Bretagne

Messieurs ! avec du désintéressement et du courage, un peuple peut toujours conserver sa liberté : mais une fois que ce trésor inestimable est perdu, il est presque impossible de le recouvrer : or il est bien près de l'être, lorsque les électeurs mettent à prix leurs suffrages.

20 février 2007

Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, supp. au livre premier, XVII, Sur le besoin métaphysique de l'humanité

Peu à peu nous nous représentons le monde comme quelque chose, dont la non-existence serait préférable à l'existence. De l'étonnement nous passons facilement à une sourde méditation sur la fatalité qui, malgré tout, en a pu provoquer l'existence, et grâce à laquelle la force immense que nécessite la production et la conservation du monde a pu être exploitée en un sens aussi défavorable à ses propres intérêts. L'étonnement philosophique est donc au fond une stupéfaction douloureuse ; la philosophie débute, comme l'ouverture de Don Juan, par un accord en mineur.

(Traduction Burdeau, rev. & corr. Roos)

04 février 2007

Nietzsche, Gai savoir, §58

La manière dont on nomme les choses compte indiciblement plus que ce qu'elles sont.

17 janvier 2007

07 janvier 2007

Sénèque, Des bienfaits, IV, 33, 2-3

Nous n'attendons jamais une certitude absolue, parce que la recherche de la vérité est une chose ardue, et que le chemin que nous suivons est celui de la probabilité. Telle est notre voie dans les tâches que nous entreprenons : c'est ainsi que nous semons, que nous naviguons, que nous faisons la guerre, que nous nous marions, que nous élevons nos enfants. Bien que, dans toutes ces entreprises le résultat soit incertain, nous nous décidons pour des actes dans lesquels nous croyons pouvoir espérer.

04 janvier 2007

Méléagre, Anthologie Palatine, VII, 476

Je t'envoie là-bas à travers la terre, Héliodora, mes pleurs, reliques de tendresse jusque chez Hadès ; ces pleurs cruels à pleurer, sur ta tombe couverte de larmes, j'en répands la libation, souvenir de mes désirs, souvenir de mon amour. Lamentablement, lamentablement, sur toi qui m'es chère même parmi les morts, moi, Méléagre, je gémis ; vain hommage à l'Achéron. Hélas ! hélas ! où est la tige pour moi si désirable ? Il l'a ravie, Hadès l'a ravie, et en son éclat la fleur a été souillée de poussière. Ah ! je t'en supplie, ô Terre, notre nourrice à tous, étreins dans ton sein doucement, ô mère, cette morte tant pleurée.